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 -D’où viens-tu?

-Je viens de Neuchâtel, une petite ville au bord du lac du même nom. Je ne suis pas un citadin, ce fut un défi d’être appelé en ville. J’aime les espaces ! Mais j’apprécie beaucoup Neuchâtel qui a une dimension humaine avec ses 33’000 habitants. Et le lac et les montagnes du Jura suisse sont juste à côté.

 -Qu’est-ce qui t’a amené à Neuchâtel ?

-J’habitais Tramelan, une petite localité du Jura bernois. J’y ai vécu les 25 premières années de ma vie, fait mes classes, pour me former ensuite à l’école d’ingénieurs de Saint-Imier. Après des études en microtechniques, j’ai travaillé dans la haute horlogerie. Même si j’avais du plaisir dans ce domaine, je savais que je ne ferais pas cela toute ma vie. Un jour, le pasteur de l’Église Libre de la Rochette de Neuchâtel m’a téléphoné pour me proposer un poste d’animateur jeunesse. Ce coup de téléphone a changé bien des choses ! J’ai été engagé à 50 %, et cela m’a permis de suivre une formation théologique à l’Institut biblique Emmaüs, aussi à 50 %. Cela a duré 6 ans, pendant lesquels théorie et pratique s’enrichissaient réciproquement.

-Pourquoi ton prénom s’écrit sans s?

-On ne m’écrit pas au pluriel ! Je suis unique! (rire). En fait mes parents ne voulaient pas qu’on prononce le s et qu’on dise « Thomasse ».

-Es-tu marié?

Oui, je suis marié à Joanie depuis le 3 octobre 2015. Nous n’avons pas encore d’enfant. J’avais organisé un camp-découverte au Burkina Faso, dans la Région de Fada N’gourma; c’est là que je l’ai remarquée. C’est aussi au Burkina Faso que je lui ai fait ma demande en mariage. Ainsi notre couple a beaucoup de liens avec le Burkina!

-Quel fut ton cheminement spirituel?

-Ma famille et l’Église m’ont fait baigner dans une ambiance de foi; enfant, j’aimais la Bible, les histoires et dessins animés bibliques. Mais à 16 ans, j’ai eu ma période de rébellion: j’ai dit à Dieu: « Je crois que tu existes, mais je ne veux pas de toi dans ma vie ». Puis un jour une amie m’a invité à un camp de ski. Le premier soir, le pasteur qui animait ce camp a lu le texte d’Apocalypse 3.20. Ce verset m’a vraiment touché; j’ai senti que Dieu me parlait, et j’ai compris qu’il me disait que même si je le mettais dehors, lui voulait toujours de moi. Alors j’ai dit à Dieu: « O.K., Si tu veux de moi, je remets ma vie en ordre, puis je te la donne ». Le soir suivant, le pasteur a dit dans son message: « N’attends pas que ta vie soit parfaite pour la donner à Jésus; donne-la-lui maintenant et vous la remettrez en ordre ensemble ». Ça m’a retourné; mais je n’en ai parlé à personne. Après six mois de lutte, j’ai finalement donné ma vie à Dieu: j’avais 19 ans.

-Quels sont tes loisirs?

-J’aime beaucoup les balades et la course à pied, ce qui assouvit mon besoin d’espace ! (rire) Joanie et moi aimons aussi voyager. Je fais de la guitare, notamment dans un groupe de musique, Wozart: on joue du funk, du gospel, du blues, de la  » soul music ».

Comment as-tu entendu parler MEB ?

-Mon grand-père était copiste pour la MEB, et j’ai toujours le souvenir de sa tablette et de son poinçon qu’il m’avait montrés et qu’il me faisait essayer quand j’étais petit. Plus tard, je me disais que la MEB serait un bon endroit pour servir Dieu et mon prochain. En 2016, j’arrivais au bout de ma formation à Emmaüs, et il me fallait prendre une décision. J’ai alors donné ma démission à l’Église pensant trouver rapidement un travail à 100 %. J’ai regardé sur le site de la MEB, et j’ai vu un poste libre, mais je suis arrivé trop tard : Raymond Henchoz avait déjà été choisi ! Puis en octobre, retour sur le site, et oh surprise! Le poste à nouveau libre! J’ai alors re-postulé, et le comité m’a choisi. Je voyais cette tâche comme un immense défi, mais le comité a décidé de faire confiance à un jeune homme comme moi; et voilà! L’histoire de David et Goliath m’est revenue à l’esprit: David était un petit gars conscient de ses forces et de ses faiblesses. Mais il a relevé le défi de Goliath en mettant sa confiance en Dieu et en allant au combat « comme il est ».

 -Quelles sont précisément les tâches qui te sont confiées?

-Assurer la bonne marche de la MEB: qu’elle soit toujours en mesure d’assumer sa mission qui est de servir les personnes handicapées de la vue. C’est quelque chose qui me convient bien, car je ne suis pas un bulldozer… Je suis plutôt une grue qui aime voir les choses d’en haut pour amener les bonnes ressources au bon endroit afin de construire. Et le grutier ne peut rien faire seul : c’est un travail d’équipe. Un accent particulier de mon travail sera mis sur la communication extérieure et la recherche de fonds.

Quelles sont tes premières impressions sur la MEB:

-Ce qui m’a frappé, c’est le côté familial, la simplicité dans les relations et une grande ouverture, à la fois d’esprit et pour accueillir. J’ai aussi été impressionné par le fait que chaque collaborateur est très pointu dans son domaine en gardant une mentalité omniprésente de service. C’est incroyable ! Voir tous ces gens qui se donnent à fond: comité, collaborateurs et bénévoles pour le service des personnes handicapées de la vue. C’est vraiment motivant, un beau défi, comme une montagne à gravir. Et ce qui me plaît, c’est que lorsque l’on est sur une montagne, l’espace est grand ouvert !