Meilleur étudiant « handicapé visuel » du Burkina Faso en pleine pandémie de Covid-19, Kader Ilboudo reçoit le « Prix Président » à seulement treize ans.
Kader est né dans un quartier pauvre de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. C’est sa mère qui l’a élevé seul, son père ayant quitté le foyer. Elle travaille en tant que femme de ménage et parvient tout juste à subvenir aux besoins de sa famille.
A 5 ans, Kader est atteint d’une maladie qui attaque ses yeux. Sa mère n’ayant pas les moyens de lui offrir des soins médicaux, il finit par perdre totalement la vue. Comme beaucoup de parents d’enfants handicapés de la vue en Afrique, sa mère pense alors qu’il n’aura pas d’avenir et restera toute sa vie une bouche à nourrir.
Heureusement, le jeune garçon a pu entrer au centre Siloé, une école spécialisée gérée par l’ASHVB, association partenaire de la MEB. Il a ainsi bénéficié d’une éducation de qualité tout en recevant un soutien grâce à notre partenariat avec l’organisation Compassion.
Kader est un élève appliqué, comme en témoigne l’un de ses professeurs : « Il est non seulement le meilleur, mais c’est aussi le genre d’élève à aider ses camarades à faire leurs devoirs ». Elève studieux, il aime apprendre : « Aujourd’hui, je suis heureux : je peux lire et écrire en braille, l’histoire et la géographie notamment, mes matières préférées. En apprenant des événements passés, je comprends mieux le présent et peux préparer l’avenir », raconte-t-il.
En 2020, le Covid a perturbé la scolarité des enfants burkinabés. Mais Kader a persévéré et fait preuve de résilience en se préparant aux examens de fin d’année, malgré le contexte incertain.
Quelques mois plus tard, le certificat est passé. Kader a non seulement obtenu son diplôme de sixième année, mais est devenu le meilleur étudiant malvoyant du pays. Le jeune garçon a reçu les félicitations de ses enseignants, du Centre, jusqu’à celles du Président du Burkina Faso lui-même lors d’une cérémonie officielle où lui fut décerné le « Prix du Président ».
« Le jour de ma rencontre avec le Président, j’ai reçu une distinction, une bourse de scolarité et des kits scolaires pour malvoyants. J’étais très heureux de revenir les mains pleines de beaux cadeaux ».
Aujourd’hui, il encourage chacun à ne jamais abandonner. « J’ai travaillé dur à l’école grâce au soutien de mes enseignants, du personnel du centre et de mon oncle qui croyaient en moi. Je veux dire à tous ceux qui vivent avec un handicap qu’ils peuvent accomplir des choses bien au-delà de leurs limites ». Kader poursuit ses rêves : il aimerait devenir avocat.